Le Togo occupe la 100ème place sur 180. En seulement une année, le pays se retrouve dans la catégorie des pays problématiques. En 2021, il était 74eme avec un score de 70,41. Ce classement ne surprend les plus avisés sur la situation politique de ce pays.

Depuis l’avènement du fils de Gnassingbé Eyadema au pouvoir, la presse togolaise est l’ombre d’elle-même. Avec Faure Gnassingbé, la liberté de presse se mesure aux humeurs de la clique cinquantenaire au pouvoir. Cette dégringolade s’explique par la nature du régime, réfractaire à toute critique ainsi que  du fonctionnement du pays axé sur  la grande  corruption devenue  un mode de gouvernance avec une répression inouïe à tous les niveaux.

Les suspensions de journaux, les arrestations de journalistes, la modification du code de la presse, les multiples manœuvres pour  restreindre les espaces de libres expressions sur les réseaux sociaux, sans oublier ce fait grave du décès post détention du journaliste Joel Egah, Directeur de Publication de l’hebdomadaire Fraternité.

L’ONG française RSF,  pointe un contexte de  »chaos informationnel », avec la polarisation des médias, entraînant des fractures à l’intérieur des pays », et  »une polarisation entre les États sur le plan international ».

Pour le cas du Togo, il serait malhonnête d’occulter qu’une bonne partie des professionnels de la communication ont prêté le flanc en succombant aux appâts financiers de la plus vielle dictature de l’espace ouest africain. La plupart des médias audiovisuels et la presse écrite sont contrôlés par l’Exécutif. La collaboration, l’auto censure ou l’omerta. Dans tous les cas, la liberté d’expression est mise à mal.

Au plan africain, selon le classement de Reporters Sans Frontières, le Bénin voisin du Togo occupe la 121ème place mondiale du classement, le Nigeria la 129ème, alors que le Ghana et le Sénégal occupent respectivement les 60è et 73ème places.

Les meilleurs pays africains selon le classement, les Seychelles 13ème, la Namibie 18 ème, l’Afrique du Sud 35ème, le Cap-Vert 36 ème et la Côte d’Ivoire 37 ème mondial.  Les moins bien notés sont, la Somalie 140ème, la Guinée-Équatoriale 141ème, le Soudan 151ème, le Djibouti 164ème, et l’Erythrée 179ème mondial.

Dans le monde, le Top 3 des pays qui sont les meilleurs élèves en matière de respect de la liberté de la presse, sont les pays scandinaves, la Norvège, le Danemark et la Suède. Au bas du classement, on retrouve l’Iran, l’Érythrée et la Corée du Nord, respectivement 178ème, 179 ème et 180 ème.

Reporters Sans Frontières examine 180 pays et territoires. Le score se base sur deux éléments. Une analyse qualitative de la situation de chaque pays, mesurée au travers des réponses de spécialistes de la liberté de la presse (journalistes, chercheurs, universitaires, défenseurs des droits humains…) à un questionnaire proposé par RSF en 23 langues, et le nombre d’exactions subies par des professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi que des médias

 

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