Goma c’est la capitale de la province du Nord-Kivudans l’est de la RDC. Une province régulièrement victime de massacres des groupes armés.Aujourd’hui, elle est durement frappée par l’éruption du volcan Nyiragongo. Au moins 32 personnes ont perdu la vie. Parmi les problèmes engendrés par la coulée de lave, figure le manque d’eau courante dans la ville de Goma.

Le Nyiragongo est entré en éruption le samedi 22 mai à 19h au nord de Goma. Depuis, une partie de la périphérie de la ville a été littéralement envahie par la coulée de lave.Plusieurs habitations ont été détruites et des milliers de personnes poussées à l’exode. Elles manquent absolument de tout. On dénombre au moins 130 000 enfants séparés de leurs familles pendant la débandade.

Eau et électricité coupées

La lave volcanique a endommagé les lignes électriques et les infrastructures d’approvisionnement d’eau courante, notamment les citernes et les conduites. La population ainsi privée d’eau potable n’a plus d’autre choix que de boire l’eau du lac Kivu. Dans une ville de Goma qui ne s’est pas encore débarrassée totalement de l’épidémie de choléra, il est à craindre la résurgence de cette maladieavec la consommation de l’eau du lac.

La fermeture de l’aéroport de Goma, situé non loin de la zone touchée par l’éruption du volcan Nyiragongo, empêche les humanitaires d’apporter l’aide aux populations par avion. Plus grave, après l’éruption, la ville continue d’enregistrer des séismes dont les violentes secousses provoquent des fissures sur le sol et des effondrements d’immeubles dans plusieurs quartiers. Selon les experts, ces séismes pourraient être des signes annonciateurs de nouvelles éruptions imminentes du volcan.

La négligence du gouvernement congolais

Cette éruption du Nyiragongo a révélé les dysfonctionnements de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), structure étatique chargée de surveiller l’activité du volcan et de prévenir la population avant une éventuelle éruption. Problème : l’OVG n’est plus financé par l’Etat congolais depuis plusieurs mois. Le dernier financement était de la Banque mondiale mais s’est arrêté depuis août 2020. Conséquences : le terrible Nyiragongo n’était plus surveillé.

Sans moyens, les scientifiques de cet Observatoirevolcanologique ne savaient plus faire leur travail. Cette négligence du gouvernement a été fatale pour les populations habitants les environs du volcan : au moins 32 morts ! Pourtant, au vu de la dangerosité du Nyiragongo, la surveillance devrait être permanente et sans faille. En 2002, ce volcan avait tué plus de 250 personnes.