Ces  04 au 07 juin 2018, s’est tenue à Hararé la session annuelle des blogueurs de la plateforme panafricaine #AfricaBlogging. Cette plateforme encourage le débat et s’ouvre sur tous les sujets dont le traitement est « souvent biaisé » par les médias traditionnels. Il s’agit surtout d’un réseau intercontinental de blogueurs dont le but est de promouvoir le débat démocratique à tous les niveaux, notamment dans le domaine de la politique, un secteur en pleine mutation sur le continent.

Libre circulation en Afrique

#AfricaBlogging est un espace qui offrent aux blogueurs  d’Afrique centrale, de l’Ouest, de l’Est et du Sud la possibilité d’interagir entre eux et avec le public. Ces différents auteurs se rejoignent sur le site et jouent un rôle important dans le partage d’information ainsi que l’échange avec l’opinion publique. Ils s’engagent alors à encourager le débat sur des questions essentielles en Afrique subsaharienne telles que la politique, l’économie, la santé, l’égalité des sexes, les questions sociales, etc.

Il est cependant à noter que la rencontre 2018 a fait l’objet de quelques couacs . en effet, la majorité des blogueurs francophones n’ont pu y participer faute de visa. Cette fausse note remet sur la table la problématique liée à la circulation des personnes au sein du continent. Pourtant, lors du 27ème sommet de l’Union Africaine qui s’est tenue en juillet 2016 à Kigali, les Présidents Idriss Déby Itno du Tchad et Paul Kagamé du Rwanda se sont vus remettre leur passeport estampillé Union Africaine. Depuis,  aucune avancée notable. le fait est qu’il est toujours extrêmement difficile de circuler en Afrique pour les Africains.

New Zimbabwe ?

Lorsque l’on évoque un voyage  au Zimbabwe, le premier réflexe des gens est de vous demander de saluer Robert Mugabé, figure emblématique du pays. A la question y a-t-il eu un coup d’état en novembre dernier au Zimbabwe, il est difficile d’obtenir une réponse claire. Les échanges que nous avons eus avec les ressortissants de ce pays ne donnent pas plus d’éclaircissements sur la question. Une chose est sûre, le pays se prépare à une campagne électorale. Un peu partout, dans la ville, des posters d’Emmerson Mnangagwa sont visibles dans  les rues. L’actuel président est candidat à sa propre succession et aura face à lui le successeur de Morgan Tsvangirai, Nelson Chamisa du Mouvement pour le changement démocratique. En tout état de cause, le prochain président du Zimbabwe aura la lourde tâche de relancer un pays englué dans une grave crise économique et financière.

Tour d’horizon

Ce n’est pas seulement la libre circulation des biens et des personnes qui est entravée en #Afrique. La nouvelle obstruction en date est celle de la libre expression. Le continent n’est pas connu comme étant une terre avec une liberté d’expression garantie et une presse libre de ses angles de traitement. Cependant, l’avènement des nouveaux moyens de communication avait fait émerger de nouvelles voies. A travers le blogging, une nouvelle forme d’expression se faisait entendre sur le continent, le plus souvent portée par la jeunesse.

Cependant, aujourd’hui, les gouvernements se montrent de plus en plus répressifs face à cette nouvelle forme d’expression. La preuve en est que de nouvelles lois concernant l’utilisation de ces plateformes de libre expression ont été  instaurées.

En Tanzanie, il faudra désormais payer des frais d’inscriptions et s’acquitter chaque année d’un droit de licence pour tenir un blog ou encore une chaine YouTube. Cela est consécutif au vote de la loi « Electronic and postal communication ». Concrètement, pour créer et tenir un blog en Tanzanie il faudra débourser environ 930 dollars alors que le revenu annuel en Tanzanie est de 900 dollars.   

La Tanzanie n’est pas le seul pays à s’illustrer dans ce domaine. En Ouganda par exemple, une taxe pour l’utilisation des réseaux sociaux va être instaurée. Cette taxe quotidienne de 200 shillings environ 0,05 dollars par jour concerne les utilisateurs de Whatsapp, Facebook, entre autres. Alors qu’en Zambie les administrateurs des groupes Whatsapp devront aussi s’identifier. L’Erythrée, l’Afrique du Sud peuvent aussi être cités comme exemple avec des lois draconiennes vis-à-vis des réseaux sociaux. A cela, il faut rajouter les coupures intempestives d’internet au Cameroun, en Ethiopie, République Démocratique du Congo, au Togo, en Gambie et au Niger par exemple. 

Des mesures de plus en plus drastiques qui, ne sont que des moyens pour museler la liberté d’expression. D’où l’importance de plateforme collaborative comme @263https://263chat.com/Chat au Zimbabwe qui milite pour l’accès aux informations pour les masses.

Malgré toutes ces lois répressives et dissuasives, les voix continueront de s’élever en Afrique et les moyens pour se faire entendre sont divers.

Vers une meilleure prise en compte de la vidéo

Cela peut sembler paradoxal, mais la vidéo est clairement l’avenir du blogging sur le continent. Selon le site divinemenciel, 100 millions de personnes regardent au moins 1 vidéo par jour. Un chiffre qui confirme clairement que la vidéo est un format qui s’est imposée en Occident. L’Afrique ne peut pas se situer en marge de cette révolution. D’ailleurs, pour une meilleure portée des différentes contributions, une vidéo illustrative sera toujours un élément non négligeable.

La prise en compte de la vidéo a été au centre des échanges lors de cette session annuelle avec le partage d’expérience du célèbre YouTubeur Kenyan Richard Njau.

La plateforme #AfricaBlogging gagnerait dès lors à produire et poster des vidéos sur les différentes thématiques